Depuis quelques années, le phénomène des blogues a pris une ampleur considérable. Une petite révolution dans le monde de l'information. Un peu de couleur dans le noir et blanc de la presse traditionnelle. Tellement que la LNH de Gary Bettman accrédite de plus en plus de blogueurs (106 l'an dernier) pour suivre ses activités. Faut dire qu'avec le virage sud-états-uniens de Bettman, la couverture médiatique des équipes de la NHL a diminué. Moins "d'exposure", c'est pas l'idéal pour un sport professionnel qui cherche à gonfler sa popularité. Récemment, les Predators de Nashville, qui ne semblent pas intéresser grand monde dans leur coin, invitaient les blogueurs à couvrir les matchs du club. Dans plusieurs marchés américains où il est illusoire de croire que le hockey suscitera un jour le moindre intérêt, il y a souvent UN seul journaliste pour interroger le coach du club local. Et ce scribouilleur, sans doute en punition ou ayant perdu le tirage au sort à son journal, ira demander à reculons à l'entraîneur, qu'est-ce qui pourrait bien faire l'objet de son article. Les politiques des clubs de la LNH varient beaucoup au sujet de l'accréditation des blogueurs sur la galerie de la presse. Même chose en ce qui concerne leur accès aux joueurs après les parties.
À la fin du mois d'août, au cours d'une réunion, les représentants des clubs de la Ligue ne sont pas parvenus à définir une ligne de conduite commune en ce qui a trait au phénomène de plus en plus populaire des blogs. Si les Capitals de Washington, les Islanders de New York et les Penguins de Pittsburgh manifestent pas mal d'ouverture envers les blogueurs, des clubs comme les Rangers de New York et les Oilers d'Edmonton ne veulent pas les voir rôder autour de leurs joueurs. Là où on les accepte, c'est à divers degrés permissifs. Chez certaines équipes, on leur réserve le même traitement et les mêmes faveurs qu'aux journalistes de plein exercice : siège sur la galerie de la presse, popcorn frais, entrée libre aux vestiaires des joueurs après les matchs... Dans d'autres villes, les responsables des relations publiques des équipes souhaiteront que les blogueurs se tiennent à l'écart et n'interrogent les membres de leur organisation que dans les corridors des vestiaires, si les joueurs se rendent disponibles.
Des conflits peuvent éclater entre la ligue et les équipes. Par exemple, lors du dernier repêchage, la ligue a accrédité un blogueur de New York qui était sur la liste noire des Rangers parce qu'il avait fait campagne pour le congédiement de leur directeur général Glen Sather. Les Blue Shirts étaient furieux et ils ont réclamé l'expulsion de l'indésirable. Évidemment, les "vrais" journalistes ne voient pas d'un bon oeil que des "faux" journalistes obtiennent les mêmes avantages et les mêmes privilèges qu'eux. À moins que ces blogueurs aient leur carte de presse et fassent leur métier dans les règles de l'art. Autrement dit, il faut que ces intrus soient des copies conformes des membres réguliers des médias. Qu'ils ne fassent pas trop de vagues ou de bruit...
Pour ne pas qu'on se pile trop sur les pieds entre joueurnalisssssssses de première et de seconde classe, certains ont suggéré la création d'un "pool" de blogueurs. Présents en nombre limité dans les arénas, ils pourraient agir comme une agence de presse et relayer leurs informations à des blogueurs affiliés mais non accrédités. Mais qu'ils le veuillent ou non, je pense que les équipes sportives devront composer avec cette nouvelle tendance représentée par les blogueurs. Les amateurs de sports sont tannés des comptes rendus classiques et monotones des journaux. Ils veulent lire ou entendre des opinions originales ou peu banales. Et ils désirent y répondre en donnant leur propre avis. C'est ça la nouvelle mode, d'autant plus populaire car facilitée par les nouveaux modes de communication et la technologie de dernier cri (mobilité, twitter, facebook, forums sur internet).
Il n'est pas surprenant que ce soient surtout les grosses organisations et les clubs plus anciens (original six) qui se méfient le plus des blogueurs. Ces derniers sont plus critiques, plus difficiles à contrôler (free lance) que les journalistes. Alors, inutile de rêver d'une telle utopie : vous ne verrez jamais Hacksaw Reynolds manger du popcorn sur la galerie de la presse du Centre BéBell. Ah ! C'eut été tellement drôle de pouvoir rire du torCHon en direct, et de pouvoir traiter mes voisins journalistes de "guidounes" et de lèCHe-bottines des CHieux... Il m'aurait tant fait plaisir de prendre un ou deux verres de trop et de les restituer ensuite sur des fefans assistant aux matchs de leurs demi-dieux en culottes courtes...