vendredi 30 décembre 2022



LES DEUX DE PIQUE DU CH : JONATHAN DROUIN.


Le 15 juin 2017, lorsque le Canadien de Montréal échange le jeune défenseur Mikhail Sergachev au Lightning de Tampa Bay en retour de l'attaquant Québécois Jonathan Drouin, cette transaction sème la joie et l'enthousiasme chez les partisans du CH, et dans toute l'organisation tricolore.

Les journalistes de la métropole, et autres pseudo-experts des médias québécois, n'ont de cesse de vanter l'acquisition extraordinaire de la nouvelle super vedette des Glorieux.  On le voit en sauveur et on compare même le talent de Drouin à celui de...Guy Lafleur !  Rien de moins !

Après deux saisons plutôt moyennes, mais bien en-dessous des attentes, la production offensive de Drouin s'effondre à partir de 2019-20.  En outre, dès ses débuts avec le torCHon, on se rend vite compte qu'on a pas obtenu ses services pour ses qualités en défensive (-28 à sa première campagne à Mourial).



Cette année c'est catastrophique : zéro but en vingt matchs (0-6-6 et moins 9).  Sa disette sans filet est maintenant rendue à 27 parties consécutives.  Son dernier but remonte à un an, le 1er janvier 2022, contre les Panthers de la Floride.

Au total depuis 2017, en 283 matchs avec les CHieux il montre un bilan de : 46 buts, 117 aides, pour 163 points (moyenne de 0,57 points par partie).  Depuis 2019-20, c'est 15 buts, 49 aides, pour 64 points (0,51 point par match).  On est loin de Guy Lafleur.  Il faut préciser que Drouin, 27 ans, a dû composer avec plusieurs blessures, et des problèmes psychologiques.

Connaissant la pression que doivent subir les Québécois francophones qui jouent pour la Sainte Flanelle, j'avais prédit les futurs déboires de Drouin, dès son arrivée avec les Canailliens.  Le 26 juin 2017, dans mon "Journal Intime d'un Anti-Habs en Feu !", j'ai publié un article intitulé : «Jonathan Drouin dans l'éteignoir montréalais.» https://journalintimedunantihabsenfeu.blogspot.com/2017/06/jonathan-drouin-dans-leteignoir.html

Pendant ce temps, à Tampa Bay, Mikhail Sergachev est devenu un solide défenseur pour le Lightning.  À 24 ans, il n'a même pas atteint sa pleine maturité.  Considéré à Montréal, comme un arrière à caractère strictement défensif, il avait été repêché par le CH au 9e rang de la première ronde, en 2016.


Il s'avère bien plus qu'un robuste arrière défensif.  À TB, il contribue sur les deux unités spéciales, en avantage et en désavantage numérique, en plus de son travail irréprochable à égalité numérique.  Son bilan +/- le prouve (+ 49).  Il a aidé son équipe à gagner deux Coupes Stanley.

Point de vue statistiques, lui l'arrière sensé être uni-dimensionnel, sans talent offensif, revendique des chiffres presque meilleurs que ceux de Jonathan (Lafleur) Drouin.  En 394 parties jouées en saisons régulières, il a marqué 41 buts, obtenu 161 aides, pour 202 points (moyenne de 0,51 point par match).

Il a onze buts sur le jeu de puissance, contre huit pour Drouin.  Les deux hockeyeurs ont chacun huit buts gagnants pour leur club.  Sergachev a accumulé 241 minutes de punition et ses rudes mises en échec sont redoutées par les joueurs adverses.  Drouin est reconnu comme un joueur «soft».



Évidemment, les statistiques des deux athlètes ne peuvent être comparées en séries éliminatoires.  Drouin ne les a connues qu'une seule fois, en 2019-20, en compilant un dossier d'un but et six passes en dix parties.

Durant la même période, avec le Lightning, Sergachev a joué l'impressionnant total de 92 matchs éliminatoires.  Il s'est davantage concentré sur sa défensive dans ces rencontres exigeant d'ailleurs qu'on privilégie ce style de jeu serré.  Il affiche un bilan +/- de plus 8 dans ces circonstances.

Ses huit buts (dont 2 en supériorité numérique) et 22 assistances (30 points) sont des bonus en plus de sa moyenne de 20:16 minutes de jeu par match éliminatoire.

Et rappelons qu'il a fait ses débuts avec Tampa Bay à l'âge de 19 ans seulement !



En jetant Drouin dans la fosse aux lions après l'avoir acquis en juin 2017, les Canailliens et leurs fefans étaient loin de se douter que cet as marqueur se transformerait en...deux de pique !  Le dictionnaire québécois définit «deux de pique» par des synonymes comme : poche, poire, de mauvaise qualité, médiocre, nul, malhabile, incompétent, peu intelligent.  

L'expression tire son origine du jeu de carte où le 2 de pique est la carte la plus faible...  Poche, médiocre, faible, deux de pique, ça s'applique parfaitement à l'ensemble du club de hockey du torCHon de MortYial depuis près de 30 ans !