dimanche 19 février 2012

HAL "FRANKENSTEIN" GILL : UN MONSTRE BIEN ÉTRANGE SUR LA PLANÈTE HOCKEY...



On parle déjà de lui au passé, mais Hal "Frankenstein" Gill n'est pas mort. Il a juste été échangé aux Predators de Nashville contre deux joueurs des ligues mineures et un choix de 2e ronde au prochain repêchage. Non le gentil géant n'est pas disparu de la surface de la planète hockey, sauf qu'on ne le verra plus tellement puisqu'il évoluera désormais dans la Conférence de l'Ouest et qu'il est probablement très près de la retraite. Deux choses typiquement torCHonesque concernant cet échange : d'abord, comme ce fut le cas lorsque le torCHon a troqué Jaroslav Spacek aux Hurricanes de la Caroline pour Tomas Kaberle plus tôt cette année, Gill a d'abord appris en après-midi qu'il venait de changer d'équipe. Comme Spacek à ses derniers moments avec le club des Molson, Gill a dû attendre pendant près d'une heure avant de connaître sa destination. Wow ! Que de classe démontrée par le super Cacanadien de MortYial à l'endroit de ces deux vétérans de plus de 36 ans. Pour le savoir-faire et le respect, faudra repasser... Belle organisation modèle et prestigieuse ! Le nec plus ultra ! La Mecque du hockey, comme ils disent, c'est plutôt de la merde, comme l'avait si justement fait remarquer Spacek, quelques semaines après sa mésaventure...


Ensuite, comme c'est toujours le cas quand les CHaudrons moronréalaids connaissent des difficultés, on cherche des diversions pour faire passer la pilule auprès des naïfs fefans. C'est pourquoi ils ont acquis Blake Geoffrion des Predators. Il s'agit d'un fils, d'un petit-fils et d'un arrière-petit-fils d'anciens joueurs des ex-glorieux. Dans une saison perdante et désolante, au cours de laquelle les mordus de la CHiasse ont été roulés dans la farine par la direction de l'équipe qui leur avait fait de belles promesses l'été dernier, ça leur fait une belle jambe aux fefans de se faire sonner à l'oreille des noms célèbres comme Geoffrion (Bernard "Boom Boom" Geoffrion, le grand-père de Blake) et Howie Morenz (l'arrière-grand-père). On a refait aussi le même coup il y a deux ans, alors que l'on a étiré la sauce en prolongeant au maximum les célébrations entourant le centenaire du CHicolore. Cette extravagance, cette façon de vivre dans le passé, avait d'ailleurs valu aux CHieux le prix dérisoire de TURKEYS OF THE YEAR, décerné par la fameuse revue SPORTS ILLUSTRATED. On ne manque pas de ressortir fréquemment les vieilles barbes du garde-robes pour souligner des anniversaires ou pour effectuer des mises au jeu protocolaire. Faute d'un club potable depuis 20 ans, on cherche à couvrir la présente médiocrité par le vernis doré des dynasties des années '70...




Mais revenons à notre ami Hal Gill. Son séjour dans la métropauvre n'a pas été si long que ça, mais un joueur comme lui, on n'avait jamais vu ça, et on n'est pas près de l'oublier. Quelle étrange créature ! Un curieux mélange ! On l'a surnommé la pieuvre. Ses bras télescopiques et ses jambes démesurées ressemblaient en effet à d'immenses tentacules qui s'enroulaient autour des joueurs adverses lorsqu'ils s'approchaient du filet des Canailliens. Lors des désavantages numériques, le 75 se transformait en un second gardien de buts. Il retenait de toutes les façons possibles et ils commettait tellement d'obstruction, que, objectivement, il aurait mérité des punitions à chaque fois qu'il embarquait sur la patinoire. Mais les officiels le prenaient en pitié et toléraient ses nombreux accrochages. Voir patiner Hal Gill, c'était en soit tout un spectacle. Un spectacle hilarant. Il bougeait ses pieds, mais il ne semblait pas avancer, surtout quand il tentait de prendre son air d'aller après s'être arrêté. Ça ressemblait au "moon walk" de Michael Jackson ! Ou à Marcel Marceau qui aurait mimé l'acte de patiner. Ou encore à un Frankenstein désynchronisé et maladroit essayant de glisser sur deux lames en se tenant le corps bien raide. Ou à un pingouin (les vrais manchots, pas les Penguins de Pittsburgh) en patins. Hallucinant et sidérant. À en mourir de rire si vous étiez anti-habs.



Voir patiner Hal Gill, ça vous faisait aussi penser à la fable de Lafontaine, LE LIÈVRE ET LA TORTUE.


«...il laisse la Tortue


Aller son train de Sénateur.


Elle part, elle s'évertue;


Elle se hâte avec lenteur.»


(...)


«De quoi vous sert votre vitesse ?


Moi l'emporter ! et que serait-ce


Si vous portiez une maison ?»


Oui, en regardant aller Gill, on était ahuri et on aurait cru, en effet, qu'il transportait un piano ou un cabanon sur son dos, tellement il était lent et patinait péniblement. Il ressemblait à un pélican qui aurait tenté de voler avec une aile cassée. À un handicapé sur un tapis roulant. À un Goofy énorme ou à un Grand Galop sur patins. À un escargot géant se dépêtrant dans la vaseline ou la mélasse. À une victime des Hell's Angels au fond du fleuve avec son bloc de ciment attaché aux pieds. À un Hummer avec un moteur de mobylette. À un cheval à deux pattes. Gill a redonné un tout autre sens à l'expression "nettoyer le devant du filet". Toujours couché, à genoux ou à quatre pattes, l'ex-défenseur de la CHnoutte laissait sa trace après avoir rampé sur la glace pour couvrir la partie inférieure de la cage de Scary Price. Une vraie zamboni ! Malgré son physique d'armoire à glace, il se battait rarement et lorsqu'il le faisait, c'était comme une fillette.



C'était le prototype même et le symbole de l'anti-hockey étouffant et plate, pratiqué et prôné par le Cacad'CHien de Mourial. Et Hal aura fait des petits, calqués sur son triste modèle de robot rampant. Le premier étant P.K. Subban, un gros tas qui fait de l'obstruction à outrance et qui est souvent pendu aux basques des joueurs opposés. Les Emelin et autres Diaz ont aussi appris les vilains trucs du métier en copiant les gestes de maître Gill, un inégalable empêcheur de tourner en rond, la plus grande force d'inertie de la LNH. Il aura incarné l'image du Caca des deux dernières décennies : terne, peu spectaculaire, défensif à mort, ennuyant, gauche, endormant, sans imagination ni talent. Bref, un échec dérisoire et embarrassant. C'est le cas de le dire, c'est un pan de mur de l'histoire du torCHon qui s'en va...à Nashville. Un autre club aussi intéressant à voir jouer que de regarder de la peinture sécher sur un mur de grange par une journée pluvieuse d'automne... Non, Hal, on ne l'oubliera jamais. Il était unique. Heureusement !!!

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